Intervenant : Yvan Bourgnon – Président/Fondateur The Sea Cleaners Yvan Bourgnon : « Je suis très fier d’être le parrain de cet événement. Je me suis toujours senti proche des gens du bâtiment car ce sont des métiers qui sont dans la dureté, des conditions de travail difficiles comme la voile. Puis le durable, c’est quelque chose qui nous touche. Et aujourd’hui, on sait que le bâtiment produit énormément de déchet et on peut faire des efforts pour mieux gérer, mieux trier, recycler les déchets venant du bâtiment. Et notre combat est d’encourager toutes les initiatives.  The Sea Cleaners c’est un message tout simple : Est-ce qu’on peut, aujourd’hui, aller collecter les déchets plastiques en mer à la surface des océans, à la source des déchets (grands fleuves, grandes villes) pour essayer de récupérer les macro-déchets plastiques avant qu’ils ne se dispersent et ne se décomposent dans les océans. On a donc mis au point un bateau révolutionnaire « Le Manta », qui fait la taille d’un terrain de foot, qui va pouvoir collecter jusqu’à 600 m3 de plastiques. Le fait d’avoir été longtemps sur l’eau, j’ai constaté de visu toute cette grande pollution et je me suis rendu compte qu’il y avait forcément quelque chose à faire. En rentrant en France, en voyant qu’il n’y avait rien de fait sur la collecte de déchets plastiques en mer c’était difficile de rester les bras croisés.  L’idée est de financer le premier bateau avec des donateurs, des mécènes, des industriels . Aujourd’hui, c’est 8 000 donateurs et 30 mécène, on est très fier même s’il y a encore du chemin à parcourir pour financer le premier bateau. Il faut vraiment voir au-delà du coût du bateau et voir sur la durée d’utilisation. Un bateau comme « Le Manta » fonctionne 30 ans, navigue 280 jours par an, collecte 10 000 tonnes de plastique par an. C’est un coût de collecte à la tonne qui est de 300€  ce qui représente le double du coût de collecte à terre. Les coûts économiques ne sont donc pas très élevés. C’est difficile aujourd’hui d’imaginer de ne pas aller chercher ces déchets plastiques en mer alors qu’ils font bien plus de dégâts (les oiseaux, la faune maritime, le changement climatique) que les plastiques présents sur terre.  On a 30 mécènes qui participent au projet mais aujourd’hui, on a aucun gros mécène du bâtiment. C’est l’objectif dans les prochains mois de réussir à engager un ou plusieurs partenaires mécènes du bâtiment afin de collaborer sur la mise à l’eau de ce bateau.  L’adéquation a été compliquée car il fallait à la fois réussir à mettre au point des collecteurs qui vont ramasser 600 m3 de plastique tous les 15 jours et en mettant, le défi technologique, réussir à propulser le bateau en énergie propre, renouvelable et pour le coup, on met vraiment toutes les technologies, énergies renouvelables au service de l’écologie. Cela a été une vraie révolution d’inventer ce bateau, un bateau innovant parce qu’il y a 4 coques, 70m de long, 49m de large et c’est une plateforme suffisamment grande qui nous permet de cumuler toutes les énergies avec 2000 m m2 de panneaux solaires, 2 grandes éoliennes à l’arrière du bateau et 300 m m2de surface de voile et puis la pyrolyse qui permet de réutiliser les déchets plastiques qui ne sont pas recyclables pour pouvoir les consommer tout de suite à bord à travers cette machine qui re transforme le plastique en carburant. Avec 1kg de plastique, on peut quasiment faire 1L de gasoil et tout cela en circuit fermé, sans dégager de CO2. On est donc dans un cercle vertueux. Les 40% de plastique recyclable seront compactés dans des bac d’1 m3 et lorsque le bateau aura réuni les 250 tonnes de plastique, on reviendra à terre à côté d’une unité de recyclage des plastiques, pour leur fournir le plastique qui sera remis dans une économie circulaire.  On a encore 2 ans d’études et d’appels d’offres surtout puis 2 ans de construction avec l’objectif de réunir d’ici 2 ans 90% du budget et en 2022 quand le bateau est à l’eau, l’idée est de faire deux grandes années de campagne pour prouver que ce bateau fonctionne, qu’il est vraiment capable de ramasser 5 000 à 10 000 tonnes de plastique. Une fois ces années de campagne, le bateau sert après d’étendard :  montrer à toutes les communautés internationales et faire en sorte que ce genre de bateau se reproduise rapidement avec une trentaine de bateaux en construction d’ici 2030.  Si on prend les 10 millions de tonnes de plastique qu’on jette à la mer aujourd’hui, 100 bateaux permettrait de dépolluer de 10% les océans, 1000 bateaux on serait à 100%. On ne peut pas tous les capter, mais 200/300 bateaux nous permettrait de réduire d’1/3 la pollution et on aura fait notre part. Il faut aussi faire de la sensibilisation, de l’éducation. Le but de The Sea Cleaners c’est aussi de profiter du passage du bateau pour sensibiliser les politiques, les industriels, les décideurs et leur dire il est temps de changer vos comportements. Il y a une économie circulaire intelligente à faire.  Aujourd’hui, on ne peut se contenter de dire que l’on fait des efforts sur le recyclage et qu’on va obtenir des solutions à 100%, ce n’est plus suffisant. Les 30% de déchets plastiques qui partent dans la nature on ne va pas les récupérer parce qu’il y a du recyclage. On doit donc travailler le côté éducatif, sensibilisation : triage des déchets et aussi le curatif.   Si vous souhaitez faire un don, il suffit de nous rejoindre sur le site https://www.theseacleaners.org/fr/ Et aujourd’hui, des mécènes nous contacte et c’est ce qui nous intéresse, d’embarquer des industriels français et étrangers dans le projet et d’être tous ensemble réunis pour mener ce combat.