Rénovation thermique et patrimoniale, Isolant biosourcé dans les combles

Après d’importants travaux de reprise en sous-œuvre, les propriétaires de cette maison briarde recherchaient une solution d’isolation thermique pour les combles aménagés, performante en hiver comme en été. Pour y parvenir, ils ont opté pour la solution ThermaSoft Natura de Knauf, un isolant biosourcé à haute densité et compatible avec les contraintes du bâti ancien. Par Etienne Grasser

Sur les hauteurs des coteaux de la Marne, une longère datant de la fin du XVIIᵉ siècle retrouve son intégrité après plusieurs années marquées par des sinistres liés au retrait-gonflement des argiles. Si les premiers travaux ont concerné la consolidation du bâti – fondations, murs porteurs et reprises en sous-œuvre – l’intervention dans les combles révèle d’autres problématiques : atteindre une performance thermique durable tout en utilisant des matériaux compatibles avec les caractéristiques du bâti ancien.

Une fois les phases lourdes achevées, les volumes intérieurs ont été rendus accessibles à la rénovation énergétique, devenue indispensable après la dépose complète des anciens doublages, eux-mêmes impactés par les mouvements de terrain. Dans cette perspective, les propriétaires ont opté pour une solution à faible impact environnemental, capable de garantir un confort en toutes saisons.

Pour répondre à cette exigence, les équipes de l’entreprise Temporel, en charge du lot isolation et second œuvre, ont mis en œuvre ThermaSoft® natura, un isolant biosourcé développé par Knauf. Présenté sous forme de panneaux semi-rigides, ce matériau est constitué de fibres recyclées de coton, lin et jute. Il affiche un lambda de 0,038 W/m·K et une densité de 40 kg/m³, ce qui lui permet d’assurer à la fois une excellente isolation thermique et de participer au bon déphasage de la toiture, critère particulièrement important en combles. « Nous sommes dans des volumes sensibles : exposés plein sud, avec une toiture en petites tuiles et de grandes fenêtres de toit. Le confort d’été était une demande forte du client », explique Alexandre Fernandes, co-gérant de l’entreprise Temporel.

Un chantier qui fut également une première utilisation du produit par l’entreprise :
« Nous le connaissions, on en avait discuté avec le représentant Knauf, qui nous l’avait présenté. Ce qui nous a marqués dès le début, c’est sa douceur au toucher et l’absence totale d’irritation lors de la manipulation. Pas besoin de gants, pas de démangeaisons », précise Alexandre Fernandes.

Double couche croisée pour une performance optimale

Dans les combles, l’équipe de pose a donc installé deux couches croisées de l’isolant : une première de 80 mm entre chevrons, puis une seconde de 200 mm en sous-face, pour un total de 280 mm d’épaisseur, avec une résistance thermique cumulée supérieure à 6 m².K/W.

La découpe des panneaux a constitué l’un des points techniques sensibles. Si le produit est flexible et se cale facilement entre ossatures, sa découpe nette demande un équipement adapté : « Comme c’était une première, on a essayé plusieurs outils, même une scie crocodile, mais le plus efficace reste la disqueuse avec un disque métal ! Ça semble un peu décalé pour un isolant, mais ça a vraiment bien fonctionné. »

Autre intérêt du produit selon l’artisan : la gestion des chutes. Le matériau est réutilisable, sans effritement ni dégradation, ce qui permet de réduire les pertes et de maintenir le chantier propre.

Une fois les panneaux prêts, ils ont été mis en place sur une ossature métallique standard. Le pare-vapeur a ensuite été positionné sur la face intérieure, conformément aux prescriptions en climat de plaine (valeur Sd > 18 m).

Suspentes, fourrures et fixations spécifiques

Pour assurer la fixation de l’ossature secondaire et maintenir l’isolant sans compression excessive, les équipes ont utilisé les suspentes RT 20-24 de Knauf Insulation. Celles-ci permettent une pose désolidarisée de la finition (plaque de plâtre) et du pare-vapeur mis en œuvre, tout en garantissant l’étanchéité de ce dernier : « Pour ne rien cacher, au début, cette suspente nous a un peu déstabilisés. Mais une fois le geste pris, ça va vite. On voit bien que ça a été conçu pour des chantiers propres et efficaces. »

Un confort tangible dès la fin du chantier

Et en saison chaude, les effets sont perceptibles : « J’y suis monté pendant la canicule, il y faisait bon. On sent que l’isolant joue son rôle de régulation. Il y a un un réel impact thermique. On est très loin du sauna habituel sous les toits en été. »

Pour les propriétaires, le pari du confort d’été est donc tenu. Ils combineront néanmoins cette isolation efficace avec des brasseurs d’air, des stores extérieurs pour les fenêtres de toit et une bonne ventilation. Ainsi, les conditions sont réunies pour que le confort d’été soit maintenu dans le temps, même en cas de canicule prolongée. Au-delà de la performance thermique, l’hygrométrie et le confort acoustique sont également améliorés : la structure même du toit, grâce à la combinaison tuile/isolant/pare-vapeur, permet d’éviter l’effet « étuve », tout en atténuant les bruits, qu’ils viennent de l’extérieur ou de l’intérieur.

Une solution pérenne compatible avec le bâti ancien

Autre pari réussi : celui du respect du bâti ancien. La structure des combles a été préservée, et les isolants ont été posés sans nuire aux éléments patrimoniaux – Elément de charpente en bois, murs en moellons. La compatibilité avec les parois perspirantes propres à ce type d’habitat a également été déterminante dans le choix du produit. « Quand on intervient sur du patrimoine, on ne peut pas poser n’importe quoi. Cet isolant répond à toutes les problématiques propres à ce type de bâtiment, et pour moi, il va trouver sa place sur le marché », conclut Alexandre Fernandes.

Encadré technique : le produit Knauf Thermasoft Natura

  • Composants : fibres recyclées de coton (isolation thermique), lin (rigidité, thermorégulation), jute (hygroscopie)
  • Conductivité thermique : λ = 0,038 W/mK
  • Densité : 40 kg/m³
  • Résistance thermique (R) : de 1,15 à 5,25 m²·K/W selon épaisseur
  • Applications : murs, combles, cloisons, plafonds
  • Réaction au feu : Euroclasse F
  • Label : Produit biosourcé catégorie or (75%) et recyclé (85%)
  • Certificat Acermi : n°21/007/1556
  • Pose : entre montants, chevrons ou solives – fixation via suspentes + pare-vapeur obligatoire
  • Épaisseurs disponibles : de 45 mm à 200 mm

Légendes photos

Photo 1 – Rénovation des combles : isolation thermique et confort préservés
Les combles rénovés offrent un confort thermique été/hiver, grâce à l’isolant biosourcé en double couche.

Photo 2 – Implantation des suspentes RT 20-24
Les suspentes permettront de fixer la deuxième couche d’isolant et le pare-vapeur de manière désolidarisée.

Photo 3 – Première couche d’isolant entre chevrons
Les panneaux sont insérés entre chevrons. Flexible et dense, ils se maintiennent sans se tasser.

Photo 4 – Deuxième couche en sous-face : 200 mm d’isolant
Les panneaux sont calés entre fourrures, renforçant l’efficacité thermique et évitant les ponts thermiques.

Photo 5 – Mise en œuvre du pare-vapeur
Le pare-vapeur côté intérieur assure l’étanchéité à la vapeur d’eau, conforme aux exigences climatiques.

Photo 6 – Pose des plaques de plâtre
Le complexe isolant-suspentes-parement offre un système continu et performant, tout en respectant le bâti ancien.