Un collectif d’acteurs du monde économique, de l’environnement et de la précarité tirent la sonnette d’alarme : la loi Climat et Résilience, telle qu’amendée en commission spéciale de l’Assemblée nationale, risque de marquer un profond recul par rapport à l’existant sur la rénovation énergétique des logements. En cause : un amendement passé inaperçu, soutenu par le Gouvernement. Jusqu’à présent les rénovations performantes étaient associées au niveau “BBC rénovation” (consommation moyenne de 80 kWhep/m²/an équivalent à une étiquette A ou B du DPE), l’amendement 5360 propose désormais de les abaisser à l’étiquette C voire D, soit des seuils de consommation jusqu’à 3 fois plus élevés (respectivement 180 et 250 kWhep/m²/an). La consommation du parc bâti en 2050 serait 2 à 3 fois plus élevée que l’objectif national fixé par le Code de l’Énergie et la SNBC, comme le révèle une note interne à l’ADEME.

Pour Vincent Legrand, directeur général de Dorémi : “Si cette définition est maintenue, la consommation énergétique du parc bâti à 2050 sera 2 à 3 fois plus élevée que nos objectifs, et les émissions de GES dériveront davantage encore. Ce n’est pas en trafiquant le thermomètre que l’on guérira la fièvre. Les rénovations de classe A ou B, en partant de passoires énergétiques, ne sont pas des rénovations exceptionnelles et inaccessibles : ce sont les rénovations réalisées quotidiennement par Dorémi et d’autres acteurs de terrain aujourd’hui, et ce sont ces rénovations que nous devons généraliser pour respecter nos engagements nationaux”.