La ministre de la Transition écologique et solidaire Elisabeth Borne a abaissé le coefficient de conversion de l’électricité en énergie primaire, arbitrairement, à 2,3 (contre 2,58 aujourd’hui). Le choix de valeurs artificiellement basses pour ce coefficient et son contenu carbone risque de conduire à un recul important dans la performance énergétique des bâtiments. L’Association négaWatt dénonce un choix qui favorise une électrification massive des usages sans se soucier des possibles émissions de CO2 associées. L’impact climatique du chauffage électrique sera réduit de 210 à 79 gCO2/kWh. Même avec des valeurs plus réalistes de 2,58 et 210 gCO2/kWh, n’importe quelle pompe à chaleur performante affiche un meilleur bilan qu’une chaudière gaz récente qui émet 240 gCO2/kWh. En favorisant aussi aveuglément l’électricité, la RE2020 risque de signer le retour du convecteur électrique dans les bâtiments neufs, soit un bond en arrière de plus de 15 ans en matière d’efficacité énergétique.

Ces valeurs s’ajoutent, dans le cadre de la future RE2020, à l’abandon d’un objectif sur le bilan Bâtiment à énergie positive, ce qui marque la fin de l’ambition de ces bâtiments.

Pour l’association négaWatt, il n’est pas trop tard pour que le gouvernement prenne la bonne direction en maintenant le coefficient d’énergie primaire à 2,58 et en conservant le même contenu carbone de l’électricité que dans l’expérimentation E+C- qui a préparé la RE2020, soit 210 gCO2/kWh, en accord avec les réalités physiques.