Le plan de planification écologique, dévoilé par Emmanuel Macron, est une approche globale qui doit permettre à la France de réduire de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Le programme inclut une part d’innovation avec le développement de l’hydrogène et de la voiture électrique, une réduction de l’utilisation des énergies fossiles ou encore le renforcement de l’industrie verte. Parmi les mesures souhaitées, le chef de l’état veut que la France produise 1 million de pompes à chaleur d’ici la fin du quinquennat. Sans rien annoncer de précis ni de chiffré, Emmanuel Macron considère que l’Etat devra « accompagner les ménages qui sont les plus modestes et au-delà de ce qui est fait actuellement avec MaPrimeRénov’ ».

Une étude réalisée par négaWatt en 2022 sur le rôle des PAC dans la décarbonation des bâtiments a montré que les actions de changement de chaudières fioul ou gaz par des pompes à chaleur non coordonnées avec une isolation du bâtiment peuvent être problématiques sur les appels de puissance sur le système électrique. Il est estimé que l’installation de 3.7 millions de PAC dans les logements de classe C et D actuellement chauffés au gaz conduirait à générer une pointe électrique supplémentaire de 6.27GWe. Cet appel de puissance supplémentaire risquerait de devoir être couvert par des moyens de production d’électricité carbonés, qu’ils se situent sur le territoire national ou dans les pays voisins. De manière générale, l’étude menée par l’Association négaWatt sur le rôle des PAC dans la décarbonation du bâtiment montre qu’une politique centrée majoritairement sur le changement de chaudière, sans associer systématiquement une rénovation, restera plus coûteuse et moins efficace, tant sur le plan climatique, que sur la réduction de la pointe électrique et la lutte contre la précarité énergétique.