D’après lui, l’approche BIM est forcément pluridisciplinaire, le logiciel Revit s’avérant un outil de conception puissant, efficace et un formidable catalyseur de dialogue à tous les stades du projets. Quelle est votre approche du BIM ? Pluridisciplinaire de par nos parcours, je suis ingénieur en microélectronique de formation et Emmanuel Sorin, mon associé, est architecte. Nous sommes complémentaires et tentons de mettre nos compétences en commun. Emmanuel est plus dans l’échange avec la maîtrise d’ouvrage et s’occupe de la partie projet sur le plan technique et économique. De mon côté je m’occupe de la partie BIM liée au dessin, je valide les données, j’élabore les outils et méthodes pour mettre en œuvre les projets. Dans notre approche conjointe, nous réinterrogeons en permanence le projet et l’outil informatique. Mais nous essayons le plus possible de déborder sur la spécialité de l’un et de l’autre car cela nous permet d’être en constante remise en question et ainsi, de progresser. Que représente le BIM ?  Même si le temps passé sur les petits projets semble parfois important nous traitons tous les projets en BIM. Depuis fin 2014, nous en avons réalisé une dizaine. Il y a un réel intérêt à modéliser en 3D  les bâtiments anciens car cela permet à l’ensemble d’une équipe de maîtrise d’œuvre de mieux visualiser et appréhender l’ensemble d’un projet. Les projets sont plus précis, on maîtrise mieux les coûts et les délais. Le BIM est une opportunité pour l’architecte car il élargit son périmètre d’intervention. Pour les maitres d’ouvrage c’est un moyen d’optimiser leurs choix. En général, ils sont impressionnés par les images en 3D (vue éclatée, rendu sur coupe, etc.), les possibilités proposées par l’outil (export des données, visualisation des quantités, précision du nuage de points, etc.). Ils sont rassurés par la précision du coût estimatif proposé par l’économiste. L’autre avantage du  BIM c’est qu’il permet aux acteurs d’un projet de travailler de manière collaborative. C’est un formidable catalyseur de dialogue à tous les stades du projet (diagnostic, projet, DOE). C’est important car la créativité naît avant tout du dialogue. Quelles sont ses contraintes ?  La démarche nécessite plus de temps au niveau des études préalables car il faut mettre en place la maquette et adapter constamment le gabarit à chaque projet mais on réduit fortement le nombre de modifications en phase de projet. Il y a donc un basculement en termes de temps passé sur lequel personne n’a vraiment de recul. On peut néanmoins affirmer que le surcoût généré en phase amont est facilement récupéré par la suite.  « Connaître l’outil permet de libérer la main qui le tient »  Créée en 2014 par Emmanuel Sorin et Pierre Navarra, l’agence nantaise Sona pratique une approche qui allie créativité et technique “parce que connaître l’outil permet de libérer la main qui le tient”. Elle travaille sur des projets de maisons individuelles, aménagement, réhabilitation de bâtiments publics, bâtiments privés (restaurants, projets modulaires à base de containers, etc) www.sona-architecture.com