Un projet participatif destiné à concevoir un bâtiment associatif de 110 m2 a vu le jour à Four, petite commune du Nord-Isère. Ce chantier a été menée par 21 étudiants en première année du master architecture environnement & cultures constructives de l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble. La création de ce bâtiment a également impliqué les habitants et les associations du village. Le processus s’est fondé sur la volonté de proposer un ouvrage peu énergivore, voire autonome, et d’utiliser des matériaux naturels locaux. Des études de chantier ont alors montré que 70 % du village était bâti en pisé. Ce savoir-faire ancestral et local a donc été choisi pour édifier la Maison pour tous et l’intégrer harmonieusement dans le paysage. La composition hétérogène de la terre à pisé inclut du sable, des graviers et de l’argile, liant dont les propriétés naturelles procurent une bonne consistance à l’ensemble. Après avoir effectué des tests au sein de la carrière de Oytier, les étudiants et enseignants-chercheurs ont travaillé en partenariat avec CEMEX et un artisan de la Drôme, l’atelier Kara, spécialiste de la mise en œuvre du pisé. « Il a fallu cribler la terre pour faire ressortir les bons composants et produire environ 100 tonnes de terre à pisé. Les étudiants se sont investis à fond pour compacter le pisé, un exercice physique difficile. C’était une première pour l’unité de production de Oytier », explique Julien Simon, chargé de prescription CEMEX Bétons Rhône-Alpes. Le pisé a permis de construire des murs structurels de 45 cm d’épaisseur avec un doublage en laine de bois, assurant une performance énergétique maximale, ainsi qu’un parement intérieur en panneaux de pisé préfabriqués d’une épaisseur de 8 cm. Cette composition de mur innovante constitue une première pour un bâtiment public en France. La surface extérieure lissée garde l’aspect originel de la terre. Maître d’ouvrage : commune de Four Maître d’œuvre : École nationale supérieure d’architecture de Grenoble Source et photo : Cemex