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Brice Lalonde, président de l’association Équilibre des Énergies (EdEn)

Lutter contre le dérèglement climatique : l’urgence

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/3″][vc_single_image image= »22047″ img_size= »full » add_caption= »yes »][/vc_column][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]Les lois et réglementations françaises dans le cadre de la loi énergie climat poursuivent des objectifs qui finissent par se contrecarrer. Ainsi, elles réclament à la fois l’accroissement des énergies renouvelables électriques, alors que l’électricité est déjà décarbonée et que les sources renouvelables de chaleur sont plus utiles à ce stade ; la réduction de la consommation d’énergie primaire dans les bâtiments, ce qui conduit à privilégier le chauffage au gaz naturel ; la réduction de la part du nucléaire sans avoir une idée claire de son avenir ; la réduction de moitié de la consommation d’énergie finale, celle des émissions de CO2 et celle de la consommation d’énergies fossiles. Or seuls ces trois derniers objectifs concourent à lutter efficacement en France contre le changement climatique.

Tout se passe comme si la priorité était l’économie d’énergie primaire, ce qui défavorise évidemment l’électricité, puisqu’il faut la produire, et non la réduction des émissions de CO2, ni l’économie d’énergie finale, celle qui est consommée et payée par les Français et sur laquelle ils peuvent agir. Or pour lutter contre le dérèglement, il faut baisser les émissions en réduisant la part des énergies fossiles importées et la pollution induite par leur combustion. Mais les aides apportées aux ménages ne vont pas dans ce sens. L’électricité est toujours pénalisée, souffrant de l’application d’un coefficient de conversion en énergie primaire défavorable par rapport à celui du gaz (2,58 contre 1 pour ce dernier).
Pourtant, l’électricité produite en France de manière décarbonée est moins impactante sur le climat que les énergies fossiles dont la partie de CO2 non captée par la photosynthèse et les mers reste ad vitam dans l’atmosphère.

D’autre part, le problème majeur des énergies renouvelables électriques est l’intermittence qui demande le renfort d’une source d’électricité actionnable à volonté en l’absence de vent et de soleil. Cela changera quand on pourra stocker l’électricité, mais, en attendant, ce renfort est-il nucléaire ou s’agit-il de turbines à gaz fossile ?

Le nucléaire a un rôle à jouer pour atténuer le dérèglement climatique. D’autant plus si la transmutation des déchets qui réduit leur radiotoxicité à trois siècles peut être mise en œuvre de manière industrielle. Les nouveaux matériels électriques, les systèmes de pilotage de réseau, de programmation des équipements, les contrats d’effacement, les pompes à chaleur sont là pour guider les ménages vers les économies d’énergie. Les aides devraient aller dans ce sens.

Lutter efficacement contre le dérèglement climatique, ce n’est pas accroître la consommation de gaz naturel fossile, c’est augmenter la part de l’électricité pour qu’elle représente 50 % des usages finaux en 2050. Les autorités l’ont compris pour les véhicules automobiles, mais pas pour les bâtiments.
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