La politique énergétique au cœur des choix électoraux des Français

La campagne électorale actuelle est l’occasion de confronter les options politiques proposées en réponse aux grands enjeux auxquels est confronté notre pays. Parmi les sujets qui préoccupent le plus les Français, se trouve la question du pouvoir d’achat et donc du prix et de l’accès à l’énergie. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a montré à quel point ces paramètres sont dictés par la dépendance de notre pays aux énergies fossiles importées. Nos concitoyens souhaitent également que la France défende et reconstruise une industrie forte dans des domaines stratégiques. Enfin, les effets du changement climatique sur notre quotidien sont déjà là et impliquent une action rapide pour les atténuer, en parallèle d’actions d’adaptation.

Le Syndicat des énergies renouvelables (SER), interroge sur les choix aux élections.

Veut-on ou non poursuivre l’effort de décarbonation et de réduction de notre dépendance aux énergies fossiles et donc continuer à honorer les engagements de l’Accord de Paris ? Tous les jours, les événements climatiques que nous subissons confirment les alertes émises par les scientifiques du monde entier, la réponse ne peut donc être que OUI. En conséquence, la politique énergétique de notre pays doit organiser une transformation de notre consommation vers moins d’énergie, mais aussi plus d’électricité et plus de gaz et de chaleur renouvelables. C’est le constat unanime de tous les travaux de modélisation menés ces deux dernières années par des acteurs publics indépendants comme l’ADEME ou RTE. Et cela suppose un accompagnement politique social et budgétaire massif afin que personne ne soit exclu ou contraint dans cette transition qui a un coût et qui questionne nos habitudes.

Comment peut-on répondre à cette transformation de nos besoins énergétiques ? La réponse est évidemment en soutenant massivement le développement d’un système énergétique décarboné dans lequel les énergies renouvelables jouent un rôle central et décisif au cours des deux prochaines décennies, en France mais aussi en Europe, afin de pouvoir bénéficier des complémentarités avec nos voisins.

Quelles sont les énergies décarbonées nécessaires pour y parvenir. La réponse est : toutes. Mais toutes ne répondent pas au même pas de temps, ni au même coût de production, ni aux mêmes usages. La trajectoire à suivre ne peut pas se contenter d’attendre la mise en service du nouveau nucléaire d’ici 2040, car il nous faut plus d’électricité tout de suite. Nous avons donc besoin de l’hydroélectricité, de l’énergie solaire, de l’éolien en mer et de l’éolien terrestre, et comme aucun électron n’est inutile, nous avons aussi besoin des filières innovantes comme l’hydrolien. D’autre part, même si l’électricité est le principal levier de la décarbonation, elle ne pourra seule remplacer tous les fossiles. Nous avons donc aussi besoin des bioénergies, de la géothermie, de l’énergie produite grâce à la valorisation de nos déchets, de la chaleur du soleil ou de la fraîcheur de l’eau. Nous devons donc mobiliser tous les électrons, toutes les molécules, toutes les calories, sans restriction, tant la marche à franchir reste haute.