Greenpeace France compare, dans un récent rapport, l’impact sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois scénarios d’investissements : le développement massif des énergies renouvelables, la rénovation performante des passoires énergétiques ou la relance du nucléaire avec la construction de six réacteurs de modèle EPR 2. Les conclusions indiquent que loin d’être un choix judicieux pour le climat, le nucléaire est l’énergie bas carbone la plus lente à déployer et ayant le moins d’impact à court, moyen et long termes sur la décarbonation du mix énergétique. La rénovation énergétique est une solution. Le coût total des travaux nécessaires à la rénovation BBC de lʼensemble des logements passoires énergétiques en France dʼici à 2033 sʼélève à environ 169 milliards dʼeuros. Le montant total des subventions publiques nécessaires à la rénovation performante de l’ensemble des logements passoires énergétiques dans la prochaine décennie sʼélève à près de 85 milliards dʼeuros. Le rythme de rénovation des logements est aujourdʼhui beaucoup trop lent et les moyens mis à disposition trop faibles. En 2022, lʼAnah comptabilisait seulement 66 000 rénovations globales.
Pour l’ONG, le rythme annuel de rénovation BBC des logements passoires doit passer progressivement à 700 000 par an dʼici la fin de la décennie. Avec cette montée en puissance, lʼensemble des logements passoires énergétiques de France pourraient être rénovés dʼici 2033, entraînant de nombreux bénéfices pour les individus et la société, 85 milliards dʼeuros de subventions publiques investis dʼici à 2033 dans un scénario de rénovation BBC des passoires énergétiques en 10 ans permettraient :
– dʼéconomiser plus de 156 MtCO2eq dʼici à 2050, par rapport à un scénario tendanciel de rénovation lente sur 30 ans de la rénovation des logements passoires afin quʼils atteignent un niveau BBC en 2050. Cela représente six fois plus dʼémissions de gaz à effet de serre évitées en 2050 quʼun investissement de 52 milliards (hors coûts de financement) dans la construction de six EPR2 (156 vs 24 MtCO2). Les calculs sont réalisés dans le tableur disponible en annexe 3.
– de réduire progressivement les émissions de gaz à effet de serre des logements passoires énergétiques jusquʼà économiser 20,2 MtCO2eq/an à partir de 2033. Cela représente 5 % des émissions de gaz à effet de serre actuelles en France.
– dʼéconomiser la consommation de plus de 19 TWh dʼélectricité par an soit environ la production électrique annuelle de deux EPR 2.
– de sortir près de 12 millions de personnes de la précarité énergétique en une décennie, ce qui signifie un gain de bien-être pour ces habitant·es qui ne souffriront plus du froid, de lʼhumidité voire de la moisissure… dans leur logement.
– la réduction de la facture énergétique des ménages.
– une amélioration de la balance commerciale française en réduisant les importations dʼénergies fossiles et le gaspillage énergétique.