Côté magazine
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Glasgow : une Cop d’espérances Valéry Laramée de Tannenberg, rédacteur en chef de L’Usine à Ges
Le bilan de la Cop26 ? Tout dépend de qui l’on interroge. Pour l’activiste Greta Thunberg, la quinzaine écossaise s’est achevée sur un bla-bla-bla édulcoré, « ce qui est une vraie performance », commente-t-elle. Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, estime, lui, que ce sommet assure un meilleur avenir aux générations futures. La vérité est sûrement entre les deux.
L’objectif officiel était de s’accorder sur les dernières règles d’application de l’accord de Paris, signé, lui, en 2015. Mission accomplie ! Les négociateurs savent maintenant comment interpréter les articles 6.2, 6.4 et 6.8 de l’accord conclu à l’issue de la Cop21. Il existe désormais un cadre pour l’échange de crédits carbone entre États, pour un marché international du carbone et pour la coopération climatique nord-sud.
Les diplomates sont allés plus loin. Signé samedi 13 novembre, le pacte de Glasgow place la stabilisation du réchauffement à 1,5 °C au cœur des politiques climatiques nationales. Les parties à la convention climat (les États signataires) disposent désormais d’un délai d’un an pour mettre leur stratégie en cohérence avec cet objectif. Dit autrement, les gouvernements vont devoir expliquer à l’ONU comment ils comptent s’y prendre pour réduire de moitié en 10 ans les émissions de gaz à effet de serre (GES). Sans ce coup de décarbonation, il est inimaginable d’atteindre la neutralité carbone au milieu du siècle, l’un des buts de l’accord de Paris.
De quels leviers disposons-nous ? La Cop en a actionné quelques-uns. États et entreprises ont promis de mettre un terme à la déforestation, de consacrer beaucoup d’argent à la décarbonation, de généraliser le véhicule électrique et de diminuer les consommations d’énergies fossiles.
Nos appartements et nos maisons sont à l’origine de 11% des émissions de GES d’origine anthropique : 5 milliards de tonnes par an !
L’Usine à GES est un site d’information français de l’agence Terragram consacré à la politique, à l’économie, au droit et aux technologies du climat
https://usineages.fr/
Autant de politiques à coordonner sur le plan international. Il en existe une autre, locale, créatrice d’emplois et de bien-être : la rénovation des logements. Le gisement est loin d’être ridicule. Nos appartements et nos maisons sont à l’origine de 11 % des émissions de GES d’origine anthropique : 5 milliards de tonnes par an !
À Glasgow, on a peu parlé de bâtiment. Gageons qu’avec la révision drastique des ambitions ordonnée par la Cop26, les gouvernements vont fortement miser sur un secteur sur lequel ils ont prise. Rendez-vous à Charm el-Cheikh, en novembre 2022, pour la Cop27. On y causera, à coup sûr, de transition climatique dans le bâtiment.
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