A l’occasion de la visite du plus important centre commercial raccordé à une installation géothermique, Aéroville, aux portes de l’aéroport de Roissy-en-France, qui a choisi cette énergie renouvelable pour rafraîchir et chauffer l’ensemble de ses boutiques, le Syndicat des énergies renouvelables, en présence de son Président, Jean-Louis BAL, et de la Présidente de sa Commission géothermie, Michèle CYNA, et avec la participation du groupe Unibail-Rodamco-Westfield et d’Antea Group, a fait le point sur les bénéfices de cette technologie ainsi que sur les dernières avancées réglementaires.

Le froid renouvelable permet d’éviter l’utilisation de climatiseurs fortement consommateurs d’électricité dans le tertiaire et l’habitat. En France, 6 % de la consommation totale d’électricité est utilisé pour la climatisation1, soit 30 TWh. La géothermie, énergie renouvelable locale, permanente et totalement décarbonée, qui produit à la fois de la chaleur, du froid et du frais par geocooling, est à même de répondre à la hausse de la demande continue en rafraîchissement. L’arrêté du 16 août 2017, relatif à l’agrément des modalités de prise en compte du géocooling – production de frais – dans la règlementation thermique (RT 2012) et notamment son titre V, demandé par l’AFPG (association française des professionnels de la géothermie) avec l’appui du SER, définit les modalités de prise en compte du géocooling dans la règlementation thermique et facilitera donc l’utilisation de cette technique peu couteuse de froid renouvelable.

Pour donner l’élan nécessaire au développement de la géothermie et donc du froid renouvelable, les professionnels, regroupés au sein du SER, demandent :
– que dans le cadre de l’évolution du CITE2 en 2019, une prime à l’investissement majorée soit octroyée pour l’installation de pompes à chaleur (PAC) géothermiques ;
– que soit menée une campagne nationale d’exploration des aquifères profonds peu connus ;
– qu’un animateur spécialiste de la géothermie soit désigné dans chaque Région ;
– que l’enveloppe allouée au Fonds chaleur de l’ADEME soit doublée ;
– que le froid renouvelable soit pris en compte dans les objectifs européens, nationaux, dans le Code Minier et qu’il bénéficie du Fonds Chaleur de l’ADEME qui ne le prend actuellement en compte qu’à travers des appels à projets spécifiques. Cela permettra notamment de développer des réseaux de froid géothermiques ;
– qu’une part obligatoire d’énergie renouvelable soit instaurée dans la Réglementation Thermique des bâtiments neufs dans le secteur collectif/tertiaire, comme c’est le cas dans l’habitat individuel ;
– que la nouvelle Réglementation Thermique dépasse les performances de la RT2012. Il s’agit d’un impératif pour le développement des filières d’énergies renouvelables et, en particulier, pour la filière des PAC.