FSC révise son référentiel : un cap renforcé pour des forêts françaises résilientes et responsables

Le 2 septembre 2025, FSC France a publié la nouvelle version de son référentiel de gestion forestière pour la France métropolitaine. Fruit de quatre années de concertation et de tests, ce document entrera en vigueur le 1er septembre 2025. Objectif : accompagner les forestiers vers une gestion à la fois plus responsable, plus rigoureuse et mieux adaptée aux défis climatiques et sociétaux actuels.

Une révision tournée vers l’avenir

Tous les cinq ans, FSC révise ses standards afin de les maintenir en phase avec les enjeux du moment. Depuis 2017, date du premier référentiel français, le contexte a changé : sécheresses répétées, multiplication des crises sanitaires, attentes sociétales accrues en matière de biodiversité et de traçabilité.

Cette nouvelle version poursuit trois ambitions majeures :

  • Intégrer pleinement le changement climatique dans la gestion forestière.

  • Encadrer strictement les pratiques intensives (coupes rases, produits chimiques).

  • Faciliter l’accès à la certification pour les petites et très petites forêts, qui constituent un tiers de la forêt privée en France.

Des exigences renforcées et clarifiées

Le référentiel s’articule autour de 9 principes internationaux, 64 critères et plus de 240 indicateurs adaptés aux réalités françaises. Près de la moitié a été révisée ou ajoutée.

Parmi les évolutions notables :

  • Biodiversité : au moins 10 % des surfaces certifiées devront être dédiées à la préservation ou restauration de la biodiversité, dont 2 % laissés en libre évolution – un seuil doublé par rapport au précédent référentiel.

  • Climat : obligation de réaliser des diagnostics de vulnérabilité climatique et encouragement à diversifier les essences.

  • Produits chimiques : interdiction totale des pesticides.

  • Coupes rases : limitées à 5 hectares, dans des conditions très encadrées.

  • Sols : meilleure protection grâce aux cloisonnements, limitation des travaux et encadrement des récoltes de rémanents.

  • Travailleurs : nouvelles exigences en matière de sécurité des opérateurs extérieurs.

  • Forêt-faune : prise en compte de l’équilibre entre gestion forestière et biodiversité animale.

Une certification plus accessible aux petites forêts

La forêt privée représente 75 % du couvert forestier français, réparti entre 3,3 millions de propriétaires. Or, la majorité possède de petites surfaces (moins de 20 hectares, voire moins de 4 hectares).

Le nouveau référentiel facilite l’accès à la certification FSC pour ces petites propriétés, sans abaisser le niveau d’exigence. Un pas important pour accroître la représentativité et la surface certifiée, tout en garantissant une gestion durable à l’échelle locale.

 

Une révision participative et transparente

La révision a mobilisé un groupe de travail de 17 organisations, représentatives des sphères économiques, sociales et environnementales. Plus de 250 contributions issues de deux consultations publiques et un test grandeur nature ont permis d’affiner le texte.

« Ce croisement des expertises nous a permis d’élaborer un référentiel exigeant, crédible et ancré dans les réalités locales », explique Guillaume Dahringer, Directeur technique de FSC France. « Il répond aussi à un besoin sociétal : restaurer un dialogue apaisé et constructif autour des pratiques forestières. »

Un repère renforcé pour consommateurs et entreprises

À l’heure où les attentes en matière de transparence s’intensifient, le référentiel FSC constitue un gage de crédibilité :

  • Pour les consommateurs, il apporte une lisibilité accrue et garantit que les produits labellisés proviennent de forêts gérées de manière responsable.

  • Pour les entreprises, il représente un cadre solide et reconnu internationalement pour valoriser leurs engagements environnementaux et sociaux, rassurer leurs clients et répondre aux nouvelles exigences de marché.

Conclusion : un cap pour l’avenir des forêts

Avec ce référentiel révisé, FSC confirme son rôle moteur dans l’accompagnement des forestiers français. En renforçant la protection des sols, de la biodiversité et des travailleurs, tout en intégrant les réalités climatiques et économiques, l’organisation pose les bases de forêts plus résilientes, durables et représentatives de la diversité de la propriété forestière française.