Selon France Info, l’exécutif prévoit de relever le budget du dispositif “Ma Prime Rénov” passant d’une enveloppe de 2 milliards d’euros en 2022 à une enveloppe de 2,6 milliards d’euros dans le projet de loi de finances 2023. Alors que nous nous apprêtons à affronter des risques de pénuries, cet hiver, aussi bien au niveau des énergies fossiles que de l’électricité, une étude dévoilée cet été dresse un bilan inquiétant du nombre de passoires thermiques. Selon elle, sur les 30 millions de résidences principales que compte la France au 1er janvier 2022, environ 1,5 million de logements (5 % du parc) seraient peu énergivores (étiquettes A et B du DPE). À l’opposé, environ 5,2 millions de logements (17 % du parc) seraient des « passoires énergétiques » (étiquettes F et G du DPE). La date de construction du logement, sa taille, sa localisation, le caractère individuel ou collectif de l’habitat et le statut d’occupation figurent parmi les caractéristiques influant sur les performances énergétiques. La part des passoires énergétiques est plus élevée dans les résidences secondaires (32 %, soit 1,2 million de logements) et dans les logements vacants (27 %, soit 0,8 million de logements) ce qui porte l’estimation du nombre de passoires énergétiques à un total de 7,2 millions de logements sur l’ensemble du parc.

La nouvelle méthodologie du DPE, en particulier sa nouvelle échelle de classement des logements, combinant des critères de consommations énergétiques conventionnelles et d’émissions induites de gaz à effet de serre, conduit à une plus grande part de logements chauffés aux énergies fossiles parmi les passoires énergétiques. L’observation de ces performances est aujourd’hui rendue possible par la collecte par l’Ademe de l’ensemble des DPE réalisés en France. Elle n’en demeure pas moins complexe, l’exploitation de la base des DPE de l’Ademe à des fins statistiques se heurtant à plusieurs limites. Les DPE sont en effet réalisés à certains moments de la vie des logements, lors des transactions et des mises en location. Ils ne sont donc pas représentatifs du parc (les logements neufs étant notamment surreprésentés). Cette difficulté est traitée ici par le recours au répertoire de logements de l’Insee «Fidéli», qui permet d’assurer la représentativité des résultats par rapport à certaines caractéristiques observables des logements potentiellement liées à la performance énergétique, telles que leur caractère individuel ou collectif, leur date de construction, leur surface, la qualité du bâti, etc.

Source : étude de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE) – juillet 2022