L’ADEME a étudié les conditions techniques permettant la rénovation des maisons individuelles au niveau Bâtiment Basse Consommation en moyenne nationale. Ce niveau, fixé par la Stratégie nationale bas carbone, est celui que doit atteindre le parc des maisons individuelles, pour respecter les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050. La tendance actuelle des ménages français, analysée dans l’enquête TREMI pour la période 2016-2017, montre que 75% des travaux de rénovation en maisons individuelles n’ont pas permis de changer de classe de DPE. Il y a donc un enjeu majeur à accélérer le rythme des rénovations plus performantes.

L’étude s’attache à définir les conditions techniques pour qu’une rénovation puisse être performante. Elle précise le nombre d’étapes maximum ainsi que les risques d’impasses techniques en cas de rénovation partielle. Elle s’inscrit dans le cadre du Plan de relance et du renforcement des dispositifs d’aide « MaPrimeRenov’ » et « Coup de POUCE CEE » vers les rénovations performantes diminuant à minima de 55% les consommations énergétiques.

Les principaux constats de l’étude

Pour les maisons individuelles datant d’avant 1982, un parcours de rénovation performante comprend nécessairement 6 postes de travaux : isolation des murs, de la toiture, du plancher bas, remplacement des menuiseries extérieures, systèmes de ventilation et de chauffage/Eau Chaude Sanitaire.

L’étude pointe que la réalisation de travaux de rénovation énergétique, non coordonnés, peut conduire à des impasses techniques incompatibles avec une rénovation performante. L’étude montre aussi que l’ordonnancement des travaux est crucial pour le bon fonctionnement des systèmes de production de chauffage. La première étape doit préférentiellement viser les travaux d’isolation et de ventilation, pour éviter des pathologies et un surdimensionnement des systèmes de chauffage, grevant la performance des systèmes de production de chauffage.

La rénovation performante doit privilégier les énergies renouvelables (EnR) pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (poêle à bois, chaudières bois, pompes à chaleur, chauffe-eau solaire). Le système de chauffage choisi doit posséder un bon rendement, y compris à basse puissance puisque les besoins sont fortement réduits dans une rénovation performante. Elle doit veiller à assurer le confort et la santé des habitants en se prémunissant des conséquences d’une mauvaise ventilation, de ponts thermiques et de condensations qui peuvent provoquer le développement de moisissures et de pathologies diverses. Elle gagne pour cela à être réalisée en une seule étape et au maximum en deux ou trois grandes étapes cohérentes afin de traiter des interfaces et interactions entre postes de travaux. Elle exige d’être coordonnée par un pilote (maître d’oeuvre ou architecte, groupement d’entreprise, contractant général).

Les travaux de rénovation de qualité et pensés dans leur ensemble méritent donc d’être encouragés via des aides financières attractives pour les travaux et leur conception et pilotage. Les récentes évolutions de MaPrimeRénov’ et des « coup de pouce » des Certificats d’économie d’énergie décidées dans le cadre du Plan de relance vont dans ce sens.

https://www.ademe.fr/renovation-performante-etapes

 

Visuel : Pertes de chaleur d’une maison d’avant 1974 non isolée. Source : Guide Isoler sa maison de l’ADEME.