Optimisation du confort pour les usagers et les personnels, conception organisée autour des flux, prévision dès la programmation de l’évolution dans le temps des locaux, choix de matériaux, systèmes et produits adaptés, réponses aux exigences d’hygiène et de sécurité… Un tour d’horizon des problématiques qui se posent dans l’élaboration du cahier des charges pour la construction d’un établissement de santé.

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Conception tournée vers les patients et le personnel

Concevoir un établissement de santé implique en premier lieu de s’intéresser à sa qualité d’usage, à la gestion des flux et à l’évolutivité future de ses bâtiments. L’ensemble devant contribuer à la sérénité des personnels et des patients.

Que l’on parle de maison de retraite médicalisée, de centre de rééducation fonctionnelle, de clinique ou, plus simplement, de maison de santé, ces établissements, dans leur conception et leur réalisation, se doivent d’être à la fois fonctionnels et confortables. Fonctionnels parce qu’ils sont d’abord des lieux de travail. Il est donc primordial de prendre en compte les risques professionnels lors de la conception de l’établissement. Confortables parce qu’ils reçoivent un public fragile et que, souvent, ils sont aussi lieux d’hébergement. L’objectif :
proposer un cadre de vie apaisé et stimulant, à travers une architecture – extérieure et intérieure – douce, lumineuse et colorée, qui aura un impact positif sur les patients et les soignants. De fait, qu’il s’agisse du personnel soignant ou des patients, le bâtiment est à leur service. Pour l’architecte Gérard Huet, Kardham Cardete Huet Architecture, il convient « d’aborder ces projets avec beaucoup de modestie et de se mettre en position d’écoute du public et des personnels au fait des pathologies. Souvent, nous avons recours à des aides extérieures pour avoir une lecture critique du programme ».

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Phase d’écoute

Ainsi, la conception de ces bâtiments, quelle que soit leur échelle, doit répondre à de nombreuses problématiques, parfois très contraignantes, selon les pathologies qui y sont traitées. Première chose, l’accessibilité pour tous : c’est le minimum. Mais la phase de conception porte d’abord sur la compréhension des besoins des soignants et usagers. Comment les personnels y travaillent-ils ? L’écoute des différents intervenants – aides-soignants, infirmières, médecins – est capitale.
Il est important de définir, très en amont du projet et avec eux, quels seront leurs besoins, local par local, et les éléments techniques qui en découltent : types de revêtements, de portes, de protections, nombre de points d’électricité ou encore type de traitement d’air. Cette réflexion porte aussi sur l’évolution future des lieux. Médecine et réglementation évoluant rapidement et constamment, les locaux doivent pouvoir se transformer sans que cela ne perturbe leur fonctionnement.
D’où la nécessité d’en tenir compte pour faciliter les adaptations. Cette évolutivité passe aussi par la polyvalence des espaces, ce qui implique de prévoir la connectique et l’éclairage pour l’accompagner.

Gestion des flux

De même, la gestion des flux est à prendre en compte très tôt dans la genèse du projet. Des flux hiérarchisés et séparés entre personnel, logistique et patients. Sachant que pour ces derniers, la signalétique et la simplicité de l’organisation sont cruciales. Basique mais fondamental ! Le patient doit pouvoir identifier immédiatement l’entrée, l’accueil… Plus généralement, l’architecture s’organise autour de ces flux et, la plupart du temps pour les établissements les plus importants, par une ou plusieurs rues intérieures qui regroupent autour d’elles tous les éléments du plateau technique et des hébergements. La logistique est souvent traitée sous ces rues ou en parallèle, car il s’agit d’espaces qui sont très souvent liés. L’hébergement, quand il est prévu, est, quant à lui, classiquement situé dans les étages et il intègre de plus en plus les codes de l’hôtellerie pour diminuer le stress des patients.

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Prévoir les flux de matières Outre les flux de personnes, il convient de s’intéresser à la gestion des flux de matières, qui sont directement liés aux soins ou à l’activité hôtelière. Question basique : par quels locaux et circuits passeront les déchets de la chambre du patient ou du bloc opératoire jusqu’à la zone où les camions du prestataire enlèvent les GRV (grands récipients vrac) de DASRI (Déchets d’activités de soins à risque infectieux) ou les compacteurs de DAOM (Déchets assimilés aux ordures ménagères) ? L’utilisation d’un logiciel de simulation est un outil qui permet d’exprimer les besoins en termes de flux de façon globale et avec une aide à la décision par la visualisation graphique des goulots d’étranglement. Chaque type d’établissement a ses propres problématiques de flux, et y correspondront des locaux et infrastructures spécialisées à prévoir en phase de conception.

Stéphane Miget

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