La transformation numérique s’est accélérée de façon spectaculaire au cours de l’année dernière alors que les entreprises étaient contraintes de s’adapter au télétravail massif pendant la pandémie de COVID-19 et se devaient de soutenir au mieux leurs collaborateurs nouvellement éloignés. Si cette transformation a poussé de nombreuses entreprises à innover, l’émergence d’une plus grande automatisation sur le lieu de travail a représenté une nouvelle menace pour les travailleurs et a mis une fois de plus en évidence la nécessité d’améliorer les compétences de la force de travail européenne et d’en faire une priorité absolue. La Fondation Autodesk et la Royal Society of Arts (RSA) publient une nouvelle étude, intitulée « Good Work Innovations in Europe ». Le risque pour les travailleurs varie fortement d’une région à l’autre, l’Europe du Nord et les pays nordiques étant beaucoup moins « automatisables » que l’Europe de l’Est et du Sud. La Suède, la Finlande et la Norvège sont les moins menacées par l’automatisation, tandis que la République slovaque, la Slovénie et la Grèce sont confrontées aux plus grands défis en raison de la faible participation au marché du travail et de la force de l’agriculture et d’autres industries hautement automatisables dans la région. En France, la part des emplois à haut risque d’automatisation en France est de 16 %, contre 14 % en moyenne dans l’OCDE. Ce chiffre est supérieur à celui du Royaume-Uni (12 %) et de la Finlande (7 %), mais nettement inférieur à celui de certaines régions d’Europe du Sud comme la Grèce (23 %). Il existe également un net clivage entre les régions urbaines et rurales de France. Par exemple, en France, la région Île-de-France, qui comprend Paris, est la moins menacée, tandis que la région Champagne-Ardenne, largement agricole, est la plus menacée. Certaines régions françaises étaient confrontées à des défis particulièrement aigus en termes de création d’emplois avant la pandémie de Covid-19. Une région sur quatre en France est en déclin et perd des emplois qui sont principalement à faible risque d’automatisation. La construction est confrontée à un risque d’automatisation plus faible que le secteur manufacturier, principalement parce que les activités sont moins répétitives et les résultats plus personnalisés. La transformation de la construction en Europe englobe de nombreuses approches différentes, notamment l’automatisation des tâches physiques, ainsi que la numérisation et l’automatisation des procédures de conception, de planification et de gestion. Les robots de maçonnerie, les drones et les véhicules autonomes utilisés pour la surveillance et le transport sont de plus en plus répandus sur les chantiers de construction sur le marché européen.