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« Nous essayons d’avoir le moins de répercussions possible sur l’environnement et la santé. »

Daniel Cueff, maire de Langouët (35), invité de Bati-Journal TV lors du congrès Cities to Be à Angers
en septembre dernier, revient sur les actions qu’il mène dans sa commune depuis vingt ans.

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column width= »1/3″][vc_single_image image= »22056″ img_size= »full » add_caption= »yes »][/vc_column][vc_column width= »2/3″][vc_column_text]planète bâtiment – Comment avez-vous inscrit votre commune dans les actions bâtiments durables ?
Daniel Cueff – En 1999, élection partielle dans ma commune : je deviens maire. Je propose alors au conseil municipal de travailler sur cette question de développement durable, qui était inconnue du langage politique à l’époque. On parlait de cadre de vie, et un peu d’environnement. En mettant cette notion sur la table, nous avions une perspective politique offensive, mais nous ne savions par quel bout la prendre. L’une des compétences des communes étant le bâtiment, le logement, c’est par-là que nous avons commencé, avec une école qui menaçait de fermeture pour des raisons sanitaires et qu’il nous fallait absolument réhabiliter, reconstruire et agrandir. L’architecte retenu semblait connaître les concepts de développement durable et a amené sur la table la notion de haute qualité environnementale (HQE), avec 14 cibles à atteindre de façon systémique et 52 sous-cibles. Nous lui avons demandé de ne négliger aucune de ces 14 cibles, et que toutes soient prises en compte au même niveau d’importance.[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Comment embarque-t-on ses administrés sur cette voie, en 1999 ?
Quand vous dites vouloir travailler dans le développement durable, sur la HQE, personne ne sait ce que cela signifie, donc personne ne peut être contre. Vous donnez des orientations et les gens sont attentifs à des résultats concrets. C’est le jour de l’inauguration de l’école que nous nous sommes aperçus de la forte adhésion de la population. Elle a vu une école rénovée en terre, pierres et bois (tout en bois à l’intérieur), chauffée par une filière bois énergie, qui produit 35 % de son électricité par panneaux photovoltaïques (premiers panneaux installés en Bretagne sur un équipement public et compteurs mesurant la quantité d’électricité consommée dans la journée), qui récupère l’eau de pluie pour ses sanitaires, qui a une arrivée de lumière naturelle magnifique qui permet d’échapper à la lumière artificielle, ce qui est essentiel pour les apprentissages. Sans oublier l’acoustique du bâtiment (une réussite extraordinaire) sans puits sonores ni résonance, qui augmente encore la qualité pour les apprentissages. Ce projet date de 2003. Les enfants l’appellent « leur école solaire ». Ce sont surtout les CM2 qui font des calculs sur tout cela et nous nous apercevons que cette notion de projet systémique était extrêmement formatrice pour l’équipe municipale. En effet, d’habitude, nous prenions un problème et nous le réglions ; mais là, nous devions régler tous les problèmes en même temps, sans en laisser un de côté, sans trouver de solutions dans le bâtiment.[/vc_column_text][vc_single_image image= »22053″ img_size= »full » add_caption= »yes » alignment= »center »][vc_column_text]Comment êtes-vous allés plus loin ensuite ?
Tous nos bâtiments sont dotés de panneaux photovoltaïques. Nous avons aussi construit une centrale de production d’énergie, fournissant toute l’électricité pour les besoins municipaux et l’éclairage public. Forts de cette expérience et persuadés que tout est dans tout, qu’il faut absolument nous attacher à cela, nous nous sommes lancés dans le logement social écologique ou l’accession sociale à la propriété écologique en prenant la mesure de l’ensemble des problématiques : matériaux biosourcés, énergie, récupération d’eau, biodiversité, production d’énergie par la maison, qualité de l’air intérieur. Nous avons donc travaillé sur des hameaux neufs qui sont aujourd’hui construits.

Aller toujours plus loin dans cette démarche pour aboutir à l’actualité d’aujourd’hui. Chez les habitants, y a-t-il une fierté, une envie d’aller plus loin ou cela les satisfait-il ainsi ?
La question du développement durable est politique. La politique écologique est d’avoir le choix entre plusieurs solutions – encore faut-il qu’elles existent vraiment. Cela n’a pas toujours été le cas. Parfois, il y a eu des impasses. Par exemple, pour le dernier hameau en construction, nous avons décidé d’abandonner la terminologie de développement durable : tout le monde en parle et cela n’a plus de sens. Nous essayons d’avoir le delta le moins négatif possible pour la planète et l’environnement, d’avoir le moins de répercussions possible sur l’environnement et la santé. Nous avons donc changé de paradigme et sommes entrés dans une démarche cradle-to-cradle, du berceau au berceau, d’économie circulaire à effet positif. La maison que nous allons construire apportera un bénéfice à l’environnement et à la santé.

Mais comment fait-on ?
Nous avons travaillé sur cette démarche avec les citoyens dans des ateliers qui réunissaient ingénieurs, bureaux d’études thermiques, bureaux spécialisés en matériaux, architectes. Aujourd’hui, nous sommes contents, car nous allons construire des maisons entièrement biosourcées, entièrement recyclables dans cinquante ans avec une carte d’identité permettant le démontage et la récupération totale des matériaux : rien en incinération ni en enfouissement ! En plus, il s’agira de maisons en accession sociale ou en logement social sans besoin de chauffage. Pour les avant-derniers logements construits, c’est 164 euros de chauffage par an. Là, nous allons être à 0 euro.

Propos recueillis par Stéphane Miget[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]