
Alors que le projet de loi de finances 2026 est en discussion, la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) alerte sur les difficultés rencontrées par les TPE du secteur et appelle les parlementaires à revoir leur copie, notamment concernant MaPrimeRénov’ et les dispositifs liés à l’apprentissage.
Alors qu’un nouveau gouvernement a enfin été nommé et que les discussions autour du projet de loi de finances (PLF) ont démarré, les organisations professionnelles rappellent aux pouvoirs publics leurs préoccupations.
La CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) a ainsi appelé, mercredi 15 octobre, à mieux prendre en compte les besoins des TPE (Très Petites Entreprises) du bâtiment, qui représentent à elles seules 96 % des entreprises du secteur. Ces dernières « font face à un recul durable d’activité, à des milliers de défaillances d’entreprises et à des suppressions d’emplois », a rappelé la confédération dans un communiqué.
Dans un contexte de récession pour le secteur du bâtiment, la CAPEB en appelle aux pouvoirs publics pour davantage d’équité fiscale, estimant que les artisans subissent « une concurrence fiscale avec les micro-entreprises ». Elle a salué le maintien de la baisse de la franchise en base de TVA à 25 000 euros pour les entreprises du bâtiment et encourage les parlementaires à ne pas revenir sur cette disposition budgétaire qu’elle juge indispensable pour lutter contre la distorsion de concurrence et préserver l’artisanat, « essentiel tant en matière de protection sociale des artisans, de développement de l’apprentissage que de contribution aux finances publiques ».
Nouveau coup de rabot à MaPrimeRénov’
Un peu de positif donc, mais pas que. La CAPEB a critiqué la gestion « budgétaire et non concertée » de MaPrimeRénov’, pourtant déjà réformée cet été. Elle dénonce notamment la coupe de 500 millions d’euros, malgré des budgets de l’ANAH (Agence nationale de l’habitat) à l’équilibre grâce à la compensation des CEE (Certificats d’Économie d’Énergie). L’aide sera désormais recentrée sur les logements les plus énergivores pour les rénovations d’ampleur.
« Le dispositif MaPrimeRénov’ est piloté uniquement par une vision budgétaire, sans stratégie réelle de massification de la rénovation énergétique, et donne désormais clairement la priorité à un objectif industriel en faveur du développement des pompes à chaleur », s’inquiète la confédération, qui dénonce une politique excluant les gestes d’isolation des murs et l’installation de chaudières biomasse, indispensables à une rénovation énergétique efficace.
La CAPEB a également pointé la suppression des exonérations de cotisations salariales pour les apprentis, la réduction de l’aide forfaitaire au permis de conduire et le recentrage des aides à l’embauche. Autant de mesures « défavorables à l’apprentissage, pourtant essentiel pour l’insertion professionnelle et la pérennité des entreprises artisanales ». L’organisation appelle les parlementaires à rendre l’apprentissage plus attractif et à mieux accompagner les petites entreprises de moins de 50 salariés, « poumon de ce dispositif ».

