Acoustique sur mesure
En neuf ou en rénovation, pour traiter l’acoustique, il n’existe pas de solution toute faite, chaque cas est particulier. Bien traiter cette question signifie, en premier lieu, comprendre les phénomènes acoustiques et, par voie de conséquence, déterminer les solutions techniques à retenir pour les corriger.
L’efficacité d’une solution technique dépend de nombreux paramètres : niveaux des bruits extérieurs et intérieurs, nature des matériaux, qualité de la construction, possibilité de désolidarisation à l’aide de matériaux résilients… Il est aussi plus facile d’intervenir dès la conception qu’en rénovation de l’existant. Néanmoins, les solutions mises en œuvre en rénovation sont, pour la plupart, des adaptations des techniques utilisées dans la construction neuve.
Bruits aériens ou d’impacts
Avant tout traitement, il importe d’identifier correctement les sources et nuisances sonores de manière à cerner la façon dont le bruit se propage et arrive jusqu’au local à isoler. Car le bruit, à l’instar de l’eau, peut se faufiler dans n’importe quel endroit de la construction et apparaître là où l’on ne l’attend pas. De même, la caractéristique du bruit – aérien ou d’impact (solidien) – revêt une importance particulière dans le choix des solutions à mettre en œuvre. Les bruits d’impacts sont produits par un choc qui fait vibrer les éléments de la construction. On parle aussi, dans ce cas, de transmission solidienne. Les bruits aériens, eux, sont provoqués par une source sonore qui fait vibrer l’air. Lorsque ce type de bruit rencontre une paroi, celle-ci vibre et le transmet. Les bruits aériens se propagent aussi à travers les trous, fissures et interstices que l’on appelle fuites sonores ou ponts phoniques. Ces derniers sont dus principalement à des problèmes de mise en œuvre lors de la construction : boîtiers électriques face à face, canalisations d’évacuation d’eau ou colonne montante affaiblissant la paroi, trous insuffisamment rebouchés (notamment les espaceurs de coffrage), conduits de fumée dans l’épaisseur de la paroi, encastrement de pannes ou de solives, absence de remplissage à la liaison solive/refend… Dans ces cas précis, améliorer l’acoustique ne passe pas par des solutions toutes faites, mais par un contrôle de la qualité de la construction.
Démarche globale
Autre point délicat : il arrive parfois qu’en voulant corriger une nuisance sonore, on en mette une autre en évidence. C’est le cas typique du remplacement des anciennes fenêtres par de nouvelles, plus performantes. Les bruits de la rue se font plus discrets, mais on en perçoit parfois de nouveaux provenant de l’immeuble, jusque-là masqués par la circulation. L’amélioration acoustique est donc à considérer dans sa globalité.
Par exemple, mettre en place une sous-couche acoustique pour réduire le niveau des bruits de chocs sous un carrelage ou un parquet ne sert à rien si, par ailleurs, les plinthes ne sont pas désolidarisées du sol. Dans ce cas, elles se transforment en véritables ponts phoniques. Pour apporter le bon traitement, une étude préalable, effectuée par un acousticien, est souvent utile, voire obligatoire, dans les cas les plus complexes. De même, contrairement aux idées reçues, l’augmentation de l’isolation thermique ne rime pas forcément avec le renforcement de l’isolation acoustique. Il existe même des situations où l’on va observer une dégradation sérieuse de celle-ci. C’est le cas, par exemple, entre deux locaux adossés à la même façade où l’on renforce l’isolation thermique par l’intérieur. Le risque : une augmentation des transmissions latérales. Pour éviter cet écueil, il est indispensable de recourir aux isolants dits « thermoacoustiques », ou encore d’isoler par l’extérieur. Dans ce dernier cas, il n’y a que peu ou pas d’interactions sur l’isolation acoustique entre deux locaux d’un même bâtiment.
Solution 1 Système sol-cloison-plafond et comble
Les nuisances sonores ne sont plus une fatalité. C’est ce que démontre Isover à travers Isophonic, une démarche originale capable de répondre à tous les problèmes d’isolation phonique de l’habitat. À partir de trois produits de ses gammes d’isolants, elle décline des solutions et combinaisons simples, efficaces et accessibles. Pour les plafonds, la solution composée de la laine de verre Isoconfort 35 (100 mm) et de la toute nouvelle suspente Intégra2 Phonic apporte une réponse phonique pertinente. Composée de plusieurs pièces dissociables pour une mise en œuvre aisée, cette suspente antivibrations permet de fixer un faux plafond en plaques de plâtre sur un support en bois ou en béton.
Combinée à la laine de verre et au parement en plaques de plâtre phonique, elle atténue efficacement les bruits de chocs, tout en améliorant l’isolation acoustique aux bruits aériens. Du côté des murs, qu’ils soient intérieurs, de façade ou de cloison, la laine de verre GR 32, lorsqu’elle est associée au système de doublage Optima, garantit une isolation thermique et acoustique très performante. Quant aux sols, la solution de faible épaisseur Isosol réduit non seulement les bruits d’impacts, mais aussi les bruits aériens.
Solution 2 : Solution acoustique et hygiénique
Ouverte au public en avril 2018, la nouvelle unité de chirurgie ambulatoire de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris dispose de 14 places en hôpital de jour et de locaux spécifiques. Soit un accueil, des vestiaires pour patients, 3 salles d’examen, 5 salles d’opération, 1 salle de surveillance post-intervention de 8 lits et des espaces tertiaires – bureaux, office alimentaire ou encore locaux logistiques. Ce type d’unité est soumis à de nombreuses nuisances sonores entraînant des gênes pour les patients et le personnel. Ecophon a donc proposé plusieurs types de solutions en plafond. La première, en laine de verre de haute densité, est destinée aux zones administratives et de circulation (Ecophon Advantage). La surface exposée et le dos sont, tous deux, revêtus d’un voile de verre. Leur démontage aisé facilite d’autant l’accès au plénum. La seconde (Ecophon Meditec), dans les zones médicales classiques, résiste aux principaux détergents et désinfectants, ainsi qu’au développement des moisissures et bactéries ; elle garantit, en outre, une haute qualité de l’air intérieur. Dans les zones de stérilisation, les sas de blocs opératoires et les salles de surveillance, zones où un contrôle de la pression de l’air est nécessaire, c’est le plafond Ecophon Protec Air qui a été mis en œuvre.
Solution 3 : Baffle acoustique sur mesure
Implanté dans le quartier historique du Marais, à Paris, le Centre de recherches interdisciplinaires (CRI), Architecture Patrick Mauger, dispose d’espaces collaboratifs qui favorisent les échanges et les débats entre le monde universitaire, celui de l’entreprise et le grand public. Regroupés sur les deux premiers niveaux, ils sont en relation continue avec l’extérieur et forment le cœur du bâtiment. Le learning center, qui illustre ce parti-pris architectural, se déploie en double hauteur (6,80 m) et dispose de larges surfaces vitrées (façade rideau et verrière). D’où un traitement spécifique de l’acoustique. L’agence d’architecture a dessiné avec précision le plafond qu’elle souhaitait et s’est rapprochée de l’industriel et spécialiste Armstrong afin de concrétiser son projet. Après avoir validé sa faisabilité, son bureau d’études a proposé une solution sur mesure de baffles acoustiques (Optima Baffle) en harmonie avec l’ensemble. D’une largeur d’un mètre, ils reprennent la trame de la verrière et des façades. Un système de fixation spécifique a permis de créer facilement les modules carrés à effet 3 D. Suspendus, ils forment une couronne autour de la verrière. L’ensemble contemporain et épuré participe à l’ambiance de cet espace d’échange.
Cet article est issu de > Planète Bâtiment n°59 <