L’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) a publié les résultats de son tableau de bord 2019. En 2018, ce sont près de 7 millions de personnes pauvres et modestes qui ont été touchées par la précarité énergétique, au sens économique, en France. Au cours de l’hiver dernier (2018-2019), 15% des ménages français ont souffert d’une sensation de froid chez eux, selon l’indicateur du froid ressenti du médiateur national de l’énergie. Cette situation d’inconfort provient pour une part importante d’une mauvaise isolation de leur logement (41%), et de défaillances techniques de l’équipement de chauffage (panne (24%)), d’une installation insuffisante (20%) et / ou encore d’une limitation de leur consommation pour des raisons financières (7%).
L’ONPE constate que la hausse des prix de l’énergie a un impact sur le nombre de factures impayées : en 2018, 572 440 ménages ont subi une intervention d’un fournisseur d’énergie (réduction de puissance, suspension de fourniture, résiliation de contrat) suite aux impayés d’énergie contre 543 874 ménages en 2017, soit une augmentation de 4,2%.
Face à ce constat, les différentes aides financières au paiement de la facture d’énergie ou à la rénovation des logements sont précieuses pour soutenir les ménages concernés. Ainsi en 2019, 5,7 millions de chèques énergie ont été distribués contre 3,6 millions en 2018. En 2018, le Programme « Habiter mieux » de l’Anah a permis à 62 500 ménages de rénover leur logement (pour un montant total de 527 M€).
En 2017, 123 000 ménages ont bénéficié d’une aide FSL à leurs factures d’énergie impayées (contre 117 000 en 2016). Les associations caritatives et ONG sont également très sollicitées, à l’instar du Secours Catholique qui a aidé en 2018 près de 1400 personnes à payer leurs factures d’énergie, à hauteur de 1,8 million d’euros par an, ce qui représente le deuxième poste d’aides extra-légales après les aides alimentaires.
Même si l’ONPE note l’apparition ces dernières années de programmes innovants et prometteurs financés par les CEE (Certificat d’économie d’énergie) « précarité énergétique » à destination des ménages modestes et très modestes, l’Observatoire souligne la nécessité de renforcer, sur l’ensemble du territoire, la mission d’accompagnement des 3,4 millions de ménages pour qui la facture d’énergie reste trop élevée au regard de leur revenu disponible.